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En droit immobilier, la Cour de cassation a rendu un arrêt important par lequel elle complète la construction jurisprudentielle concernant la fixation du loyer de renouvellement des baux commerciaux à « loyer variable » ou « loyer binaire » : la Haute juridiction a en effet rappelé que si les parties qui stipulent une clause de loyer variable manifestent en principe une volonté d’exclure une fixation judiciaire du loyer du bail renouvelé à la valeur locative, elles peuvent toutefois valablement convenir de recourir au juge des loyers commerciaux afin d’évaluer, lors du renouvellement, la part fixe du loyer à la valeur locative. La Cour de cassation a à cette même occasion précisé que la volonté des parties peut ne pas résulter d’une clause expresse du bail mais également d’éléments extrinsèques, qu’il appartient alors au juge des loyers commerciaux de vérifier.

On retiendra aussi un autre arrêt de la même juridiction selon lequel un protocole transactionnel entre un bailleur et un preneur emportant résiliation d’un bail et ayant vocation à régler tous les litiges nés de l’exécution de ce même bail a autorité de la chose jugée en dernier ressort et rend ainsi irrecevable toute contestation ultérieure de la clause d’indexation du bail par le preneur. L’argument développé par le preneur selon lequel le caractère d’ordre public de l’article L. 112-1 du Code monétaire et financier conduisant à réputer non-écrite toute clause d’indexation irrégulière n’interdit donc pas aux parties de transiger.

Par ailleurs, le projet de loi de simplification de la vie économique – qui prévoit notamment pour certains baux commerciaux un mécanisme de mensualisation du loyer et d’encadrement du montant du dépôt de garantie – poursuit son parcours parlementaire, ce texte devant faire l’objet d’un vote en première lecture par le Sénat le 11 juin prochain. A suivre…

En fiscal, dans une décision du 26 avril 2024, le Conseil d’Etat a tranché une controverse entre les juridictions du fond en jugeant que la levée de l’option d’achat sur un immeuble pris en crédit-bail immobilier par une SCI qui le sous-loue n’entraine pas l’imposition de la plus-value latente pour ses associés soumis à l’impôt sur les sociétés.

Dans une autre décision du 26 avril 2024, le Conseil d’Etat considère que tant les stipulations de la convention franco-luxembourgeoise, alors en vigueur, que le principe de territorialité de l’impôt sur les sociétés, faisaient obstacle à l’imputation en France par une société française des pertes définitives de sa succursale luxembourgeoise.

Enfin, dans une décision du 10 mai 2024, la Cour de cassation a jugé qu’une fondation devait avoir et déclarer un bénéficiaire économique actuel au 1er janvier pour pouvoir prétendre à l’exonération de taxe de 3 % sous condition déclarative (dépôt de la déclaration n° 2746).

En matière de droit de l’urbanisme, et plus particulièrement des modalités d’instruction des autorisations, le Conseil d’Etat détaille les conséquences d’une nouvelle demande de  communication de pièces à la suite du dépôt d’un dossier incomplet. Il a également jugé qu’à l’instar d’un refus de permis, le sursis à statuer doit être notifié – c’est-à-dire présenté  à l’intéressé (ou reçu par lui) – avant le terme du délai règlementaire d’instruction. A défaut, cette décision ne fait pas obstacle à la naissance, le cas échéant, d’un permis tacite.

Le Conseil d’Etat précise également les conditions dans lesquelles la loi Littoral autorise l’agrandissement d’une construction existante, qui doit être entendu comme une extension limitée au regard de sa taille propre, de sa proportion par rapport à la construction et de la nature de la modification apportée.

Enfin, en urbanisme commercial, le Conseil d’Etat définit le champ d’application matériel de l’autorisation d’exploitation commerciale pour la création ou l’extension d’un drive.

Du côté du droit de l’environnement, plusieurs actualités réglementaires sont à relever avec :

03 mai 2024
« Rien ne serre le cœur comme la symétrie. C’est que la symétrie, c’est l’ennui », dit Victor Hugo (Les Misérables, II, 4, 1.). Dans la fameuse décision Marks & Spencer du 13 décembre 2005 (aff. 446/03, Gr. Ch.), la Cour de justice de l’Union européenne a déclaré contraire à la liberté d’établissement l’impossibilité pour une société […]

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16 mars 2022
Un arrêté publié au Journal Officiel du 16 mars 2022 met à jour la liste française des Etats et territoires non coopératifs.  La Dominique est retirée de cette liste en application du 2° du 2 bis de l’article 238-0 A du CGI. Anguilla et les Seychelles ne sont plus inscrits sur la liste au titre […]

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30 juin 2023
Suite et fin de l’affaire de la société civile immobilière Faucon. On se souvient que cette SCI, détenue à 99,9% par l’Etat du Koweït, détenait un immeuble dans le Sud de la France. A l’occasion de la vente de cet immeuble en septembre 2011, elle avait réalisé une plus-value que l’administration avait soumise au prélèvement […]

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18 octobre 2023
L’avis du Conseil d’Etat du 5 juillet 2023 déclarant le régime TVA français de la location meublée non-conforme à la directive TVA laissait présager une modification des règles françaises et avait ouvert une période d’incertitude pour les acteurs du secteur. Le Gouvernement semble vouloir fermer cette parenthèse avec un amendement qui, s’il est adopté, devrait […]

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24 juin 2022
Le Tribunal administratif de Rennes a jugé dans un arrêt en date du 11 mai 2022 que les contrats de crédit-bail immobilier conclus par une société et qui n’apparaissent pas à l’actif de son bilan doivent être pris en compte pour l’appréciation de la prépondérance immobilière au sens de l’article 219, a sexies-0 bis du CGI. […]

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26 juillet 2021
Les entités qui détiennent au 1er janvier de chaque année des biens ou droits réels immobiliers en France sont redevables d’une taxe représentant 3% de la valeur vénale de ces biens ou droits. Sont cependant exonérées de cette taxe, les entités dont le siège est situé dans un Etat membre de l’Union européenne ou dans […]

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